Le secteur canadien de la construction devrait afficher une croissance jusqu’en 2033

OTTAWA, 28 mars 2024 (GLOBE NEWSWIRE) —

Le secteur de la construction au Canada s’est légèrement contracté en 2023, tandis que la croissance dans le secteur non résidentiel est venue contrebalancer un léger ralentissement dans le secteur résidentiel. Malgré cette tendance, le secteur continue d’afficher un excellent rendement, et devrait croître jusqu’en 2033.

ConstruForce Canada a publié aujourd’hui son rapport Regard prospectif – Construction et maintenance 2024-2033 qui présente ses prévisions nationales. Selon le rapport, les secteurs résidentiel et non résidentiel emprunteront des trajectoires différentes à court terme. Le secteur résidentiel du pays, qui a atteint un sommet en 2021 avec les taux d’intérêt historiquement faibles, se contractera une fois de plus en 2024, avant d’augmenter de 2025 à 2029 puis de se stabiliser vers la fin de la période de prévision. La période initiale de croissance repose sur un rebond de la construction de nouveaux logements, puis, au cours des années suivantes, sur une forte demande de rénovations. La combinaison de ces facteurs permettra à l’emploi d’atteindre un sommet situé à 6 % au-dessus des niveaux de 2023 en 2028. En 2033, en raison du ralentissement des années suivantes, l’emploi se situera à 2 % au-dessus des niveaux de 2023.

Le secteur non résidentiel devrait demeurer vigoureux pendant toute la période de prévision, étant donné le grand nombre de projets d’envergure planifiés et en cours dans la plupart des régions du pays. La demande dans le domaine de la construction d’ouvrages de génie civil devrait diminuer à court terme avant de rebondir au cours de la période intermédiaire, conformément au calendrier des projets de transport collectif prévus en Ontario et en Colombie-Britannique, ainsi que des projets de services publics au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Colombie-Britannique.

Entre-temps, les investissements dans les projets de construction industrielle, commerciale et institutionnelle devraient connaître une courbe ascendante régulière tout au long de la décennie. La demande est attribuable aux niveaux élevés d’investissement dans la construction de bâtiments institutionnels et gouvernementaux et à une recrudescence de la construction de bâtiments commerciaux à mesure que l’économie renoue avec la croissance. L’emploi non résidentiel devrait connaître une croissance presque continue tout au long de la période de prévision et augmenter de 7 % par rapport aux niveaux de 2023 d’ici 2033.

Ces prévisions sont fondées sur la demande actuelle et ne tiennent pas compte des initiatives du secteur public visant à résoudre les enjeux d’abordabilité des logements ni de l’augmentation prévue de la demande de modernisation des bâtiments résidentiels, industriels, commerciaux et institutionnels existants découlant de l’électrification de l’économie. Ces deux scénarios sont abordés dans des rapports distincts, qui seront publiés ultérieurement par ConstruForce.

« La construction est un élément clé du produit intérieur brut du Canada. Au sein du pays, environ un membre de la population active sur 13 travaille dans ce secteur. Le niveau d’emploi a augmenté d’environ 80 % depuis 2002, et le secteur compte maintenant environ 1,5 million de travailleurs, explique Sean Strickland, président de ConstruForce Canada. Comme on prévoit que la croissance se poursuivra pendant la période visée par le rapport, le secteur fait face à un défi : comment gérer les pressions sur la main-d’œuvre. »

Bien que les conditions du marché du travail se soient apaisées dans de nombreuses provinces en 2023, c’est surtout dans le secteur résidentiel que les pressions se sont dissipées. Les conditions sont demeurées tendues dans le marché non résidentiel de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse, de l’Ontario, du Québec, du Manitoba et de la Colombie-Britannique.

« Les pressions sur le marché dans le secteur résidentiel s’apaisent dans de nombreuses provinces à court terme, mais ce répit pourrait être de courte durée, estime Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. Selon nos prévisions, le secteur résidentiel affichera une croissance en 2025 et jusqu’au milieu de la période de prévision dans de nombreuses régions. Compte tenu des perspectives favorables dans le secteur de la construction non résidentielle, les tensions sur le marché du travail devraient persister pendant la majeure partie de la période de prévision. »

Prévisions de croissance dans la plupart des provinces jusqu’à la fin des années 2020
En 2023, les activités de construction ont été inégales dans les provinces de l’Atlantique. Les gains dans le secteur non résidentiel du Nouveau-Brunswick et de Terre-Neuve-et-Labrador ont été contrebalancés par le ralentissement du secteur résidentiel, attribuable à la hausse des taux d’intérêt. Cependant, à l’Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse, le ralentissement du secteur résidentiel a légèrement dépassé les gains dans le secteur non résidentiel.

Les perspectives prévoient un ralentissement ou une très légère hausse dans le secteur résidentiel de ces provinces à court terme, avant un retour à la croissance entre 2025 et 2028. En particulier, l’Île-du-Prince-Édouard devrait enregistrer une croissance importante pendant cette période. Les niveaux d’investissement dans le secteur de la rénovation devraient également croître.

L’activité dans les secteurs non résidentiels respectifs des provinces variera en fonction de divers projets majeurs, comme la remise en état de la centrale de Mactaquac au Nouveau-Brunswick, un important projet d’hydrogène et le projet d’exploitation de Bay du Nord à Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi qu’un certain nombre de projets civils et dans le secteur des soins de santé. Les niveaux d’emploi devraient croître pendant la période de prévision au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador.

Au Québec, la construction devrait reculer pendant la période de prévision, les secteurs résidentiel et non résidentiel empruntant des trajectoires différentes. Le secteur résidentiel se stabilisera, et la forte croissance des rénovations résidentielles viendra contrebalancer le ralentissement de la construction de logements neufs. Le secteur non résidentiel devrait atteindre un pic en 2024 avant de connaître des réductions modérées jusqu’en 2030, parallèlement à l’achèvement de projets majeurs dans les secteurs de la santé, de l’éducation, des transports, de la fabrication et des services publics.

Le secteur ontarien de la construction a affiché un repli marginal en 2023. La tendance devrait se poursuivre en 2024, le secteur résidentiel ayant reculé par rapport à ses récents sommets. Ce ralentissement sera toutefois éphémère; entre 2025 et 2028, le secteur renouera avec la croissance, et demeurera vigoureux jusqu’en 2033. Le secteur non résidentiel continue d’être stimulé par un grand nombre de projets d’infrastructure importants et par une reprise prévue de la construction d’immeubles commerciaux. Ces projets se poursuivront au moins jusqu’en 2029. Étant donné que l’emploi devrait atteindre des sommets dans les secteurs résidentiel et non résidentiel en 2028 et 2029, de nombreux métiers et de nombreuses professions pourraient être confrontés à des conditions difficiles.

Au Manitoba, la construction sera surtout soutenue par l’activité dans le secteur non résidentiel. La croissance sera surtout importante dans la construction de bâtiments industriels, commerciaux et institutionnels et, plus tard, dans les nombreux projets de construction d’ouvrages de génie civil. Dans le secteur résidentiel, l’activité devrait ralentir pendant toute la période de prévision, les reculs les plus importants étant enregistrés au niveau de la construction de logements neufs.

Les perspectives du secteur de la construction en Saskatchewan sont marquées par la croissance du secteur résidentiel, qui devrait progresser entre 2025 et 2028 et se maintenir à un niveau élevé jusqu’en 2033. Cependant, le secteur non résidentiel devrait afficher une croissance très modeste pendant la majeure partie de la période de prévision, et même un recul au cours des dernières années de la période, alors que les projets en cours seront achevés. Les jeunes sont en bonne position pour remplacer les travailleurs qui partiront à la retraite.

Les secteurs de la construction résidentielle et non résidentielle de l’Alberta devraient tous deux enregistrer une croissance pendant la période de prévision. L’activité dans le secteur non résidentiel devrait suivre une tendance à la hausse jusqu’à la fin de la décennie, grâce à la croissance des secteurs du pétrole et du gaz et de la construction d’ouvrages de génie civil et de bâtiments industriels, commerciaux et institutionnels. Parallèlement, le secteur résidentiel devrait connaître une hausse à court terme avant de se contracter légèrement à long terme.

Les tendances varient dans le secteur de la construction de la Colombie-Britannique. La construction non résidentielle devrait reculer légèrement à court terme, à mesure qu’un certain nombre de projets importants sont achevés ou progressent au-delà des niveaux d’activité de construction les plus élevés. Les investissements se maintiendront ensuite jusqu’en 2026 avant que les travaux ne commencent pour un certain nombre de grands projets de construction d’ouvrages de génie civil qui se poursuivront jusqu’en 2029. L’activité au sein du secteur résidentiel devrait demeurer stable en 2024 et en 2025, avant une hausse modérée jusqu’en 2029. D’ici 2033, les rénovations devraient dépasser la construction de logements neufs en tant que principal moteur de la demande résidentielle.

« Comme les tendances de croissance sont similaires dans de nombreuses provinces au cours de la période de prévision, il sera difficile pour les employeurs de recruter dans d’autres régions ou d’autres parties du pays pour combler les pénuries de main-d’œuvre, souligne Warren Douglas, vice-président de ConstruForce Canada. Le vieillissement de la population canadienne vient compliquer la situation. D’abord, il y a le fait que quelque 250 000 travailleurs du secteur de la construction devraient prendre leur retraite au cours de la période de prévision. De plus, il y a de moins en moins de jeunes travailleurs pour les remplacer. Ce phénomène ne touche pas uniquement le secteur de la construction. D’autres secteurs chercheront également à embaucher ces mêmes jeunes travailleurs, intensifiant ainsi la concurrence. »

La diversification sera essentielle pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre
Dans le secteur de la construction, il faut des années pour former des travailleurs qualifiés, qui doivent souvent participer à un programme provincial d’apprentissage. Pour éviter de créer des lacunes en matière de compétences, le remplacement des personnes qui partent à la retraite nécessite généralement une préparation sur plusieurs années.

D’ici 2033, les besoins d’embauche du secteur devraient atteindre 351 800 travailleurs, en raison du départ à la retraite d’environ 263 400 personnes, soit 21 % de la main-d’œuvre actuelle, et de la croissance de la demande de plus de 88 000 travailleurs.

Selon les tendances historiques, le secteur canadien de la construction devrait accueillir environ 266 300 nouveaux travailleurs de 30 ans et moins, menant à un écart potentiel entre les départs à la retraite et les nouvelles embauches de 85 500 travailleurs. De toute évidence, il faudra un engagement continu en faveur du perfectionnement pour les métiers où le programme d’apprentissage est obligatoire ou facultatif pour veiller à ce que le nombre de travailleurs qualifiés soit suffisant à long terme.

« Le secteur de la construction continue de chercher à constituer une main-d’œuvre plus diversifiée et plus inclusive, déclare M. Strickland. Il déploie des efforts considérables pour accroître le recrutement de personnes appartenant à des groupes traditionnellement sous-représentés dans sa main-d’œuvre actuelle, notamment les femmes, les Autochtones et les nouveaux arrivants. Pour répondre aux besoins de main-d’œuvre futurs, il faudra sensibiliser davantage ces personnes aux immenses possibilités de carrière dans le secteur de la construction. »

En 2023, le secteur canadien de la construction comptait environ 210 800 femmes. Parmi elles, 28 % travaillaient directement sur les chantiers. Cependant, comme part des quelques 1,18 million de personnes de métier du secteur, les femmes représentaient seulement 5 % de la main-d’œuvre sur les chantiers.

La population autochtone est un autre groupe sous-représenté qui présente des occasions de recrutement pour le secteur de la construction. En 2021, les Autochtones représentaient 5,1 % de la main-d’œuvre du secteur de la construction au Canada, soit une légère baisse par rapport à la part de 5,2 % observée en 2016. Cette part est par ailleurs nettement plus élevée que celle des travailleurs autochtones dans l’ensemble de la population active (4,1 %). Étant donné que la population autochtone est celle qui connaît la croissance la plus rapide au Canada et que les travailleurs autochtones semblent disposés à poursuivre une carrière en construction, il pourrait être envisagé d’accroître le recrutement des Autochtones dans le secteur.

Le secteur de la construction pourrait également faire appel à de nouveaux arrivants au cours de la prochaine décennie afin de répondre aux besoins en main-d’œuvre anticipés. Sur la base des tendances actuelles, le Canada devrait connaître des niveaux élevés d’immigration au cours de la période de prévision. Les nouveaux arrivants constitueront donc un élément clé de la main-d’œuvre du secteur. En 2022, les nouveaux arrivants représentaient environ 19 % de la main-d’œuvre totale du secteur de la construction. Ce pourcentage est nettement inférieur à la proportion des nouveaux arrivants dans l’ensemble de la main-d’œuvre, qui s’élève à 27 %.

L’augmentation du taux de participation des femmes, des Autochtones et des nouveaux arrivants pourrait aider le secteur canadien de la construction à répondre à ses besoins futurs en matière de main-d’œuvre.

ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Elle a pour mandat de répondre aux besoins du marché du travail en matière de perfectionnement professionnel dans le secteur de la construction et de l’entretien. Dans le cadre de ses activités, ConstruForce travaille avec des intervenants clés du secteur, notamment des entrepreneurs, des promoteurs, des fournisseurs de main-d’œuvre et de formation ainsi que des gouvernements afin de déterminer les tendances de l’offre et de la demande qui auront une incidence sur la capacité de la population active, et soutient les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur. ConstruForce dirige également des programmes et des initiatives qui favorisent l’accroissement des compétences et de la productivité de la main-d’œuvre, l’amélioration des modalités de formation, l’offre d’outils relatifs aux ressources humaines aidant à l’adoption de pratiques exemplaires ainsi que d’autres initiatives à valeur ajoutée visant à répondre aux besoins de la population active du secteur en matière de perfectionnement professionnel. Visitez www.construforce.ca.

Ce rapport a été élaboré avec le soutien et les commentaires de différents intervenants du secteur de la construction et de l’entretien, et a été financé en partie par le gouvernement du Canada par le biais du Programme de solutions pour la main d’œuvre sectorielle.

Renseignements :

Bill Ferreira
Directeur général
ConstruForce Canada
ferreira@buildforce.ca
613 569-5552, poste 2220

Sean Strickland
Président
ConstruForce Canada
613 236-0653

Warren Douglas
Vice-président
ConstruForce Canada
306 352-7909